Parlant politique, Jean Goubald dit tout haut ce que la plupart des congolais pensent tout bas !
10 Février 2018 | Rédaction 243 2K
Jean Goubald en studio @Droit tiers
Lors d’une interview accordée à la chaine Congodialogue, J. Goubald n’a pas hésité à lâcher sa colère contre une politique et un système qui « régresse au lieu de progresser » dans un Congo où l’on est pas tout ce que l’on dit être.
Il est connu pour sa meilleure plume, ses libres pensées, ses belles mélodies, mais surtout aussi pour son franc parlé ; et même pour parler de la situation calamiteuse qui prévaut en RD Congo dans ces temps aussi difficiles, Jean Goubald n’y est pas allé par quatre chemins pour qualifier le Congo d’aujourd’hui d’« un pays des distractions où l’on se réveille le matin en écoutant déjà des bruits des églises, des bars, etc. On ne travaille pas, on se distrait à tout bout de champ ».
A en croire l’artiste, le Congo est un pays qui se dégrade chaque jour et cela sur tous les plans.
Le système éducatif congolais est en faillite
L’éducation se dégrade davantage chaque année qui passe ; ce n’est pas logique d’attendre de quelqu’un qui n’a pas d’instruction de faire quelque chose d’excellent ou de transmettre à son tour l’instruction ; l’école est foutue. « Alors d’une école qui est déjà morte, vous attendez que les ressortissants de ces écoles fassent quelque chose de meilleure ? »
Même s’ils construisent 700 écoles par an, ils payent combien aux enseignants ? Vous savez ma maman en tant que veuve d’un fonctionnaire de l’Etat reçoit combien par mois ? 11600 franc congolais le mois comme rente viagère. Si on donne cette somme à un enseignant, vous croyez qu’ils vont enseigner quoi ?
En RDC on parle beaucoup mais ce n’est pas ce que l’on dit que l’on est ! « RDC un pays fort », mais si vous allez à l’Est du pays, nos voisins rwandais, ougandais, etc. frappent nos frères et nos militaires chaque jour à Beni, et partout ailleurs ; de quelle force parlons-nous ?
« Pour être, il faut être instruit, c’est l’instruction qui fait la force d’un peuple. Moi je ne suis pas d’accord avec ces histoires ».
J’ai un ami dont j’apprécie beaucoup la plume et qui parle de « l’imbécilisation collective du congolais par la musique, la religion, la politique et les médias ». Donc ils font tout pour abrutir le congolais et celui-ci se plait à être un abruti.
Je ne ferai jamais la politique mais je resterai toujours un leader d’opinion
Voulant savoir s’il pensait un jour emboiter une carrière politique, J. Goubald éprouve un dégout pour la politique mais veut rester un leader d’opinion.
« Je suis un leader d’opinion, une opinion positive, pas négative ou votre leadership de kwanga et makayabo. Je suis un leader de la pensée, de la vision c’est-à-dire qu’il faut qu’on donne au pays une certaine vision d’excellence ».
Selon l’artiste, nous assistons à une mauvaise blague de la classe politique, mais personne n’est là pour sauver le peuple longtemps meurtri. Au lieu de penser au changement du pays, on se distrait avec la nouvelle formule « majorité – opposition ».
« Si vous voulez parler de la majorité ainsi que de l’opposition, ou si vous voulez savoir où se situe la majorité, il faut aller à Kisenso, à Kingasani là où tu vas rencontrer des gens qui sont majorité et dans l’opposition. Vos aventures que vous faites dans vos bureaux en partageant de l’argent bien vêtu des costumes ; ça ce n’est ni majorité ni opposition. Allez voir la vraie opposition à Kisenso, les gens ont très faim et ils sont en majorité ».
