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Le poète et slameur Musaba Proust "interdit" de prester à l’Institut Français jusqu’à nouvel ordre

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Musaba Proust, dit le prince des poètes, est un artiste poète slameur en résidence à l’Institut français de Bukavu. Ces textes touchent plusieurs domaines de la vie y compris la paix, le bonheur, le chagrin et l’amour.

Stupéfaction et mélancolie, sont les deux termes qui expliquent en mieux les sentiments qu’a dit ressentir le poète et slameur Musaba Proust lorsqu’il lui a été notifié qu’il ne pourra plus prester à l’institut français de Bukavu jusqu’à nouvel ordre.

Il lui est reproché d’avoir lors de sa récente prestation d’avoir proposé à ces mélomanes et tous les amoureux de son art le samedi 20 janvier, un titre jugé politique par la cellule de communication de l’Institut Français.

Dans cette chanson en rythme de Slam-rap, dans laquelle on note la participation de Wany S-King de Goma, l’artiste met en boucle une compilation des discours de différentes personnalités de l’histoire de la RDC. Le cas de Mamadou Ndala, qui lors d’une causerie morale demandait à ses troupes avant sa mort de ne pas avoir pitié de l’ennemi. Egalement un extrait du discours de Mobutu Seseko qui mettait en cause l’œil humiliant et dénigrant des puissances occidentales à l’égard de l’homme. Et surtout la célèbre phrase de Patrice Emery Lumuba, Qui oubliera, qui porte d’ailleurs le titre de la chanson, prononcé lors de l’accession de la RDC à l’indépendance.

L’autre personne qui s’invite à la fête dans cette partie de discours, c’est Etienne Tshisekedi, qui fait une mise au point en termes de rappel au gouvernement actuel sur le respect de la constitution et l’expiration du mandat du président actuel. On dirait bien l’artiste a mis de côté toute phobie, se laissant guidé par le seul souhait de se métamorphosé en réverbère et voix des prolétaires, victimes de la mégestion et l’impuissance manifeste des autorités qu’il indexe dans son slam.

Ajouter à cela d’autres paroles assombries que fait accompagner le slameur et un passage mélodique et mélancolique de Wany S-King.

Tout cela a amené les responsables de cette maison culturelle, à interdire les prestations du prince des poètes et poète des princesses dans toutes manifestations et productions confondues  qui ont lieu à l’Institut Français.

Contacté, l’artiste incriminé prend acte de cette décision, mais affirme qu’il ne compte en aucun cas baisser les bras.

« M’interdire de prester ne pas synonyme de m’interdire à penser exprimer ce que je pense, de ne plus émettre un avis sur la situation calamiteuse de mon pays. Je vais continuer à me produire dans d’autres espaces, déjà je vais prendre part au festival Amani en date du 9, 10 et 11 février à Goma » martèle-t-il.

Musaba Proust annonce par ailleurs qu’il prépare une chanson avec le rappeur et slameur A.L.D.O.R qui sera présenté au festival Amani, et une autre collaboration avec le slameur docteur Emmanuel Matyabo.

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