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Quand les artistes de Bukavu font un tabou au "Festival Buja sans tabou" à Bujumbura

Affiche du spectacle @243stars

Cela ne peut arriver que lorsque les passions censées être unies se transforment en passions finies.

Personne ne croira ce qui s’est passé dans le pays de Pierre Nkurunziza. Tenez, un spectacle de 45 minutes s’est arrêté à la septième minute pour une raison que certaines personnes qualifient de « débile » et qui du moins déshonore la République démocratique du Congo. Le moment où les passions unies se sont transformées en passions finies…!

Cette pièce dont la mise en scène est de Patrick Zézé carbone, directeur du ballet renaissance Africa est un texte narratif composé par un slameur connu sous le nom de « Le Juif ». C’est une histoire sur les accords et désaccords qui s’effectuent dans certaines officines sans que cela ait un impact positif sur le vécu des populations.

C’était d’ailleurs l’une des productions trop attendue durant le festival vu son succès sans précédent dans la région des grands-lacs l’année 2017, à côté d’autres pièces Burundaises comme Tais-toi et creuse et Umugore.

Tout commence à la frontière Congolo-Burundaise lorsque l’acteur principal à savoir le Juif se tape d’abord deux bouteilles de Primus avant de traverser la frontière selon une source fiable sous couvert d’anonymat. Une situation qui a poussé l’un des acteurs de la délégation à prévenir un autre acteur sur le danger auquel le spectacle est exposé si l’acteur principal de la pièce continuait sous la même allure. Cependant le commun de mortel ne pouvait pas deviner ce qui va se passer à l’arrivée une fois sur scène.

A leur arrivée, les organisateurs de ce rendez-vous culturel les octroient leur prime de participation qui s’élevait à 150 000 francs burundais par personne soit à peu près 50 dollars américains. Le même jour, dédié à l’ouverture officiel du festival, le jeune homme ne s’est pas arrêter à consommer des boissons de hautes fortunes jusqu’à devenir ivre avant de se faire transporté jusqu’à l’hôtel dans un état pitoyable.

Ce jour-là, il rate le lancement officiel avant de récidiver le jour suivant. Le grand jour était arrivé…! Quand on parle d’un grand jour, dans ce contexte s’en était un…! Le jour de la présentation de leur spectacle, les passions unies. Dans la matinée déjà, le talentueux slameur s’est plongé une fois de plus dans l’alcool avant de s’endormir vers 15H heure locale. Quelques heures après il se réveille avec une gueule de bois, obligeant Patrick Zézé sous ses nerfs de lui apporter tout aliment qu’il désirait comme un bébé dans le but de retrouver de la forme vu son rôle capital dans le spectacle qui devrait se tenir deux heures après.

 

Dans la salle, les acteurs congolais, ceux de Sage comme sauvage et ceux de Passions unies participent au premier spectacle de la soirée devant des personnalités de haute couture du gouvernement Burundais et les corps diplomatiques des différentes puissances africaines et occidentales.

Juste après ceux des Passions unies sont accueillis avec ovation sur scène pour présenter ce spectacle tant entendu.

De passions unies et passions finies

Les deux terminologies riment, même si l’une demeure l’opposé de l’autre. Le spectacle commence par une danse contemporaine accompagnée d’une percussion. Puis c’est le slameur qui commence, trois vers seulement, il enlève son micro-oreillette, le place par terre. Il se met à regarder le pauvre public qui lui pense que c’est une portion d’émotion qui fait partie du spectacle. Quelques temps après il le remet et continue de nouveau le spectacle.

Il prononce d’autres vers durant 4 minutes qu’il conclut en disant « Les passions unies…les passions finies » et signale à ses acolytes sur scène, le percussionniste et le danseur de quitter car pour lui c’est la fin du spectacle. Quelle désolation! Comme pour confirmer l’adage qui dit que le ridicule ne tue pas.

Le public est dans l’embrouille s’interrogeant sur le message du texte et ignore en même temps ce qui se passe avant que le chef de la délégation Patrick Zézé ne monte sur scène pour présenter les excuses.

« Je vous remercie d’abord Freddy Sambibona (promoteur du festival) de nous avoir invité à ce rendez-vous, mais je m’excuse auprès du public sur ce qui vient de se reproduire sur scène » fait savoir avec amertume Patrick Zézé Carbonne avant de sortir de la salle et fondre en larmes.

Au même moment Thierry le Juif se contente dans son coin de dire « Bina fikaka » pour dire « ce sont des choses qui nous arrivent ».

Entre temps personne ne sait le pourquoi de l’attitude du jeune slameur, qui en croire certaines sources serait due à quelques malentendus avec le chef de la délégation. Pour ainsi dire que cette aventure réunit tous les ingrédients d’une série d’émotions à plusieurs épisodes de rebondissement.

Le seul aspect positif est que l’autre spectacle congolais Sage comme sauvage du groupe Fire dance a été retenu pour une nouvelle prestation l’édition prochaine.

243Stars